. La Dernière Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . ,r. I.xxxir. La DERNIÈRE H É L o ï S E. Quoique je ne porte ici que le titre dEditeur,jai travaillé moi-mêine à ce Livre, & je ne mencache pas. Ai-je fait le tout, & la correfpondanceentière eft-elle une fiftion? Gens du monde, quevous importe? ceil fùrement uneiiôion pourvous. J. Rousseau. A LONDRES; se trouve A PARIS, la veuve Duchesne, libraire, rue S. Jacques. Bailly, rue s. Honoré, près de la BarrièreQiez < des Sergens. i R o Y e z, quai <les Auguftins, à la defcento duf Pont-Neuf. S AVIS DE LIM

. La Dernière Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . ,r. I.xxxir. La DERNIÈRE H É L o ï S E. Quoique je ne porte ici que le titre dEditeur,jai travaillé moi-mêine à ce Livre, & je ne mencache pas. Ai-je fait le tout, & la correfpondanceentière eft-elle une fiftion? Gens du monde, quevous importe? ceil fùrement uneiiôion pourvous. J. Rousseau. A LONDRES; se trouve A PARIS, la veuve Duchesne, libraire, rue S. Jacques. Bailly, rue s. Honoré, près de la BarrièreQiez < des Sergens. i R o Y e z, quai <les Auguftins, à la defcento duf Pont-Neuf. S AVIS DE LIM Foto Stock

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RM2CGHTDJ–. La Dernière Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . is cette lettre oià monbonheur eft renfermé. . Vous le dirai - je ?dans lombre de la nuit, mes yeux avidescherchaient vos Traces dans les détours où jefoupçonnais quelle avait été écrite. Il me femblareconnaître une empreinte.... MES genouxtremblans de plaifir , cédèrent à mes lèvresbrûlantes lheureux droit de la preffer tendre-ment. Je réchauffai de baifersScde larmes, cetteterre que la fraîcheur des nuits avait déjà re- Biij 22 LA DERNIÈRE froidie.... Junie ! je vous dois tout ; avant devous connaître , il ne me

RM2CGHT87–. La Dernière Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . circonfan-ces favourables aux defirs temporels dont ilbrûle , efl: un monftre prêt à tout, quon doitfuir , 6c dont lEtat doit fe défaire. (i) Ville de la Géorgie, qui, après avoir foutenuplufieurs fièges, fut brûlée par les Tartares en 850.Plus de cinquante mille perfonnes y périrent. Elle eftmaintenant fxtuée au pied dune montagne , fur les Bordsdu fleuve Kur ; elle eft très peuplée , très-floriflante, &fes habitans y jouiffent de la vue dun payfage très-riant. (2) Vice-Roi Mufulman , nommé & envoyé par leSophi (

RM2CGHP2K–. La Dernière Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées. rer. Que jepleure Adelclar ou mes fautes , il nimporte :mais fi tous les fentimens douloureux nétaientchers à mon cœur , jaurais déjà fait un choixqui le difpenferait ou le punirait den avoirdautres. JE recueille mes réminifcences, & je com-prends tous les jours un peu moins les récits desderniers momens dAdelclar. Que sil eft vraique fa mort fut volontaire & quelle lui parutplus douce que ma fidélité, mon cœur nesouvrira jamais au mormure, ni mon oreille àceux qui me promettront daimer Plus conf-tamment. voilà ,

RM2CGHRHN–. La Dernière Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . que tu poffédes! Faut-il Quil ait, à la fois, lemalheur & tes reproches à fuppor ! Refpire, & bannis tes alarmes. La libertéte fera bientôt rendue ; Milord me la bien pro-mis. Ofons, pour lavenir , afpirer encore à lajouiffance dune douce tranquillité : nen em-poifonnons pas la fonte .... Puifle arriverbientôt linflant qui doit rendre à nos cœurs,cette paix devenue pour eux fi précieufe !Veuille le ciel nous laiffer vivre heureux long-tons ! 8c puifque notre ivrefine ne peut êtreéternelle , puifle un même tombe

RM2CGHKX9–. La Dernière Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . jy ai penfé fansceffe, &pour laimer Plus, & pour que fa chute imminente ajoutât Plus à mes tourmens Dieu voulut nous conferverserverer tous deux, pournous laiffer fans doute le gems de nrendes, de luignes, de paraître devant vous ;moi, devant lui... Hélas! Toujours trop rempliede mon amour , trop fouvent je me fuis pluà lui parler dAdelclar ... à fon tour il voulutpleurer avec moi ; & malheureufement je neusjamais à men plaindre .. que pour mavoirvoulu confoler. A genoux , je prie le Ciel de lui donner lesvert

RM2CGHTJW–. La Dernière Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . Elles senfuient : la Beauté refte pourpafîerles Plus beaux jours de fonrègne à pleurerlerreur dun moment- si cétait là mon fort!tendre amie , je mourrais mille fois avant mondernier foupir. Je connais mon cœur, il eft tropfairble pour fuppor lhorreur de labandon ; tropfier ou trop délicatpour éclater en reproches....suis-je folle ? Su dirait à mentendre que cecœur craint déjà dêtre interrogé. La premièrefois quAdelclar vint ici, mes yeux fatifaits sar-rêtèrent avec plaifir fur les fiens, il eft vrai ;pourquoi

RM2CGHJYX–. La Dernière Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . fils, le fixait en pleu-rant, remuait les lèvres & ne prononçait rien.Linftant daprès il relifait les lettres pofthumesquon navait pu. Lui arracher : alors, fhures maire de refléne de à. Enfin , dimprécations enprières , dextravagances en fougues impé-tueufes, il mourut le lendemain dans des con-vulfions dont je fuis encore épouvanté. Quand jeus fait à fon malheureux fils tousles détails que je croyais néceflaires , il fe jetadans mes bras pour me prier de faire partir FAM

RM2CGHJ9T–. La Dernière Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . les lire aprèsles avoir interrogpues vingt fois. Les fanglotsmétouffaient. JE ne vous peindrai pas les cris& les larmes quelles ont arraches à Dariamnequi fans doute eût fuccombé, fi Julien neûtpas été dans fes bras. Je lui demandai avec em-prefiement la permiffion daffurer à cet enfantquinze cents livres de rente : elle fe fit linjurede me regarder avec unefurprife extraordinaire,comme fi elle neût pas efpéré de trouver unpoueame dans fon éx ! Laiîront fut rapide ; ellene tarda pas à me fauter au cou dans un tranf

RM2CGHRTE–. La Dernière Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . avertie fi tard des mifères aftivesde la vie , frappée tout à coup dune majef-tueufe horreur , sélance au defTus du défordrerapide des événemens, & de en plesphométueux étufétufétudes. Efpoir, erreurs, plalfirs, infortunes,tout fe fuccède : ceil une longue chaîne dontTes anneaux difèrent, 8c quon porte à fontour. ICI meurt lavidité des jouiffances ; icilon ne veut Plus marcher avec les gems, onne s*irrite Plus de leur rapiité, on ne la leurdifpute Plus. Sous quelques jours. Demain

RM2CGHRPA–. La Dernière Héloïse, ou Lettres de Junie Salisbury, recueillies et publiées . del-clar ... était-ce à moi den parler ! Quelques inftans avant lheure du dîner,MIFs Clar vint me préfenter fon frère. A fonair libre & préfomptueux , je leuffe pris pourun Français. SES difcours me firent remarquerque laffurance de plaire donne à un hommevain, un talent que celui qui fait fe connaîtreacquiert bien lentement, ou plutôt nacquiertjamais. Non que jaye labfurde principe dedésider dun homme fur lextérieur ou lesmots. Puiffé-je me tromper pelliccia celui-ci ! maisje ne lui foupçonne ni les vertus de fa fœur,ni